Faut-il écrire le synopsis d’un roman ?

- février 7, 2022 -

Construire l’histoire avant ou pendant l’écriture ? Écrire jusqu’à se perdre, puis tout restructurer ? Il n’y a pas de bonne réponse, seulement des pratiques qui varient considérablement selon les écrivains, et selon leur degré d’expérience.

Le synopsis est l’outil de construction par excellence, si toutefois on sait l’utiliser à bon escient. Comment rédiger un synopsis ? À qui est-il destiné ? À quoi sert-il exactement ? On essaie de faire le tour de la question dans cet article.

 

NB : Nous n’aborderons pas le synopsis écrit après la finalisation d’un manuscrit. Ce type de résumé est un document promotionnel,  une version courte de votre histoire à destination des éditeurs, de la presse, des libraires.
NB(2): Si lire un long article sur écran vous rebute (c’est notre cas), la version PDF imprimable est ici.

 

Un synopsis, c’est quoi ?

  • Pour faire bref, le synopsis est le résumé de votre roman (il est de bon ton de commencer par résumer ce qu’est un résumé).
  • Le terme, emprunté au grec, est transcrit synopsis en latin dès le iie siècle : « plan, vue d’ensemble, inventaire, catalogue ». Utilisé en France dès le xixème siècle, il désigne un ouvrage ou un tableau présentant l’aperçu ou la vue globale d’une science, d’une question, d’une œuvre.
  • Puis le terme voyage outre-Atlantique pour désigner un récit succinct, l’esquisse d’un scénario de film. Cette définition audiovisuelle s’est répandue dans le monde. Aujourd’hui, le synopsis est un passage obligé pour tout scénariste/réalisateur qui souhaite financer l’écriture de son scénario.
  • En littérature, c’est plus compliqué. Peu d’éditeurs acceptent de se pencher sur un projet littéraire à partir d’un synopsis. Notamment parce que l’écrivain remplit à la fois la fonction de scénariste (écriture d’une histoire), de réalisateur (mise en scène, rythme, point de vue, décor) et d’acteur (jeu du personnage). Bien qu’un synopsis littéraire puisse être très prometteur, l’éditeur, s’il ne vous connaît pas, doutera de votre capacité à faire vivre (écrire) cette histoire. Et il aura bien raison.
  • Néanmoins, il semblerait profitable à tous que les auteurs puissent soumettre aux éditeurs un synopsis et les quelques premiers chapitres (disons 50 000 à 100 000 signes). Ces deux documents paraissent suffisamment éclairants pour que l’éditeur s’engage sur un projet de roman, ou du moins qu’il demande à en voir plus. Gagnant-gagnant : l’auteur n’écrirait pas trois cents pages dans le vide ; l’éditeur verrait fondre l’épaisseur des manuscrits sur son bureau.

On y arrivera peut-être un jour.

 

Pièges & avantages d’un synopsis

AVANTAGES

  • Rédiger un synopsis avant l’écriture permet de tester vos phases dramatiques, le développement du conflit et la trajectoire de vos personnages principaux. Le synopsis est un outil qui vous permet de structurer votre histoire. C’est un gain de temps et d’énergie considérable. Il est toujours moins douloureux de retravailler un résumé que la structure d’un manuscrit complet. Plutôt que de s’apercevoir en fin de premier jet que l’on s’est trompé de protagoniste, il peut être judicieux de tester sa pertinence (c’est-à-dire de savoir où il nous emmène) en quelques pages.
  • En soumettant votre synopsis, vous cherchez à être conseillé par des lecteurs sur les fondations de votre roman : « Eh, tata, t’en penses quoi de mon histoire ? » En cela, le synopsis ne doit pas être confondu avec les notes que l’on prend pour soi. Un synopsis est écrit pour autrui. L’effort de rédaction qu’il nécessite constitue déjà une étape de clarification. Tout écrivain le sait : entre ce que l’on a dans la tête (ou que l’on couche rapidement sur calepin), et la formulation articulée, dynamique et cohérente d’un récit, il y a un monde.
  • Le synopsis permet donc d’échafauder une couche inférieure efficace, c’est-à-dire de comprendre quelles émotions de fond votre histoire provoque, indépendamment de la force de l’écriture. Lorsqu’en écrivant, on ne sait pas encore ce que l’on raconte, le piège est soit de styliser à outrance, soit d’exprimer les choses de manière rudimentaire. Le synopsis permet donc de dire l’essentiel, afin de le décrire plus subtilement en phase d’écriture (le but ultime étant que l’écriture rende la structure invisible, que les ficelles du magicien disparaissent).

Prenons le début de synopsis suivant :

Gaëtan est enfin arrivé là où il voulait : il vient d’être embauché comme directeur développement chez Pralliance, société leader dans le tourisme de luxe. Ce poste, il l’a eu grâce à de nombreux coups tordus et sacrifices. C’est d’ailleurs pour cela que son couple bat de l’aile, il le sait. Mais maintenant tout ira mieux.
Lors de son arrivée dans les locaux de Pralliance, le D.G. lui présente son équipe. Surprise : Fabrice, son ami d’enfance, fait partie de ses subordonnés. Gaëtan invite Fabrice à boire un verre, puis à dîner chez lui, avec son épouse et ses deux enfants. La soirée est joyeuse, Gaëtan a l’impression de retrouver son épouse, et une âme sœur en la personne de Fabrice.
Rapidement, Gaëtan apprend par un collègue que Fabrice convoitait son poste depuis longtemps. Celui-ci aurait été furieux de ne pas avoir été nommé. Pourquoi Fabrice ne lui en a-t-il pas parlé ?

 

  • En clarifiant a priori les lignes de fond de votre roman, vous vous concentrez davantage, au moment du premier jet, sur les moyens à utiliser pour embarquer votre lecteur. Vous savez ce que vous racontez (ici, le début d’une histoire de rivalité masculine). Votre énergie dans l’écriture est portée sur les effets à produire sur le lecteur. Doit-on développer le « joyeux dîner » ou le résumer ? Comment décrire les locaux de Pralliance sans ennuyer le lecteur ? À quel moment introduire Gaëtan : le jour de son arrivée dans les locaux, un peu avant ? Quelle première impression du personnage de Fabrice donner au lecteur ?

Bref, le synopsis permet de ne pas avoir à gérer « ce que l’on veut raconter », mais de se focaliser sur le comment.

  • Dernier avantage : le synopsis possède d’indéniables vertus pédagogiques. En le rédigeant, l’auteur apprend à construire une histoire. Encore faut-il avoir quelques bases en « racontage ». (La transition est tout simplement, et pudiquement, parfaite.)

INCONVÉNIENTS

  • Construire un synopsis demande donc d’être quelque peu formé à la construction d’histoire (ce qu’est un début, un défaut de personnage, un antagoniste, comment créer et développer une tension…). Sans les bases, votre « couche inférieure » a de fortes chances d’être plate, et vous risquez de sous-utiliser ce qui faisait la force de vos premières intuitions/élans. Pour cela, vous pouvez suivre des ateliers d’écriture basés sur les principes du récit, ou lire quelques ouvrages techniques (La dramaturgie, Yves Lavandier ; L’anatomie du scénario, John Truby ; Inside Story, Clara Marks ; The Seven Basic Plots, Christopher Booker).
  • Deuxième inconvénient : la construction d’un roman avant l’écriture ne correspond pas à tous les cerveaux d’écrivains. Certains, et non des moindres comme Stephen King, ne peuvent avancer réellement dans leur histoire qu’à travers l’écriture. Il leur faut avancer avec leur voix, en même temps que leur personnage. L’écriture fonctionne par associations d’idées, par détours, par recherche. Les péripéties se créent au fur et à mesure. Ces écrivains-là ne peuvent tout simplement pas écrire de synopsis, ils sont incapables de planifier une histoire.
Attention, nous ne parlons pas ici de l’écriture spontanée visant à exprimer un ressenti ou un instant (comme le premier jet d’un poème ou d’un fragment par exemple). Par définition, la force expressive et formelle peut suffire dans ces cas-là. Non, nous parlons des auteurs qui veulent écrire un roman articulé (c.à.d. un récit long qui décrit une trajectoire humaine cohérente), mais qui se montrent incapables de planifier.
  • L’inconvénient majeur de l’écriture d’un synopsis est plus perfide. Prenons un auteur ayant passé plusieurs mois à préparer et construire son histoire. Il a fait relire son synopsis deux fois, a peaufiné son plan jusqu’à une version détaillée de 30 pages. Le danger, pour lui, est ne plus pouvoir « sortir du plan », de ne plus pouvoir l’adapter à ce qu’il va écrire. C’est comme s’il avait planifié un voyage, avec réservation d’hôtel et excursions jour par jour, et qu’il ne s’autorisait pas à rester deux nuits de plus dans une région qui pourtant l’a ébloui.

Il est quasi impossible de planifier parfaitement une histoire. Il faut être un écrivain suffisamment expérimenté pour savoir à l’avance ce que l’on peut/veut écrire. Très souvent, l’écriture fait émerger de nouvelles possibilités, quelquefois plus fortes que celles envisagées en phase de construction. Si vous ne lâchez pas votre cerveau planificateur (réflexif, surplombant), pour vous laisser convaincre par votre cerveau sensible (émotionnel, humain), votre écriture risque d’être courte, banale, avec comme seul souci l’efficacité scénaristique.

Le danger n’est pas tant de suivre votre plan (après tout, s’il a été très bien travaillé…) que de ne pas pouvoir le faire vivre : le plus grand danger est de précipiter votre personnage dans votre intrigue, sans prendre le temps de le faire apparaître comme un humain spécifique.

Au cinéma, il n’est pas rare que les comédiens, en cours de tournage, influent grandement sur la mise en scène et les dialogues. Ils trouvent que telle réplique sonne faux, que la scène pourrait être plus forte avec tel accessoire, etc. Le script bouge.

Le problème, ami écrivain, c’est que vous êtes à la fois scénariste et comédien. Vous l’avez cherché…

S’IL FALLAIT VOUS CONSEILLER

  • Certains écrivains ont un sens dramatique aigu. C’est-à-dire qu’ils savent tirer d’une situation de départ (ou d’un personnage) le maximum d’(in)humanité. Eux peuvent se passer de synopsis. Mais mon expérience m’a appris que la force d’une grande majorité d’écrivains français (qu’ils soient débutants ou « confirmés ») se situe dans le verbe et la profondeur thématique/critique. Leur capacité à raconter de bonnes histoires est limitée.
  • Je conseille aux écrivains relativement débutants d’écrire et de soumette leur synopsis. C’est un outil qui permet d’effectuer des choix drastiques parmi les milliers de possibilités de développement qu’offre une idée de départ. Et c’est un outil qui oblige à penser en profondeur ce que l’on veut raconter.
  • Écrire un synopsis, oui, mais à la condition de bien garder en tête qu’une planification, par définition, reste provisoire. Il n’est donc jamais inutile de retravailler votre plan à partir de ce que vous avez déjà écrit. On va, on vient entre la structure et l’écriture.

 

Que doit-on trouver dans un synopsis ?

QUESTION DE LONGUEUR

Il existe deux grandes manières d’envisager un synopsis :

  • Le synopsis « vue d’avion ». Les grandes lignes de votre histoire sont tracées : vous avez défini votre type de fin, vos principaux points de renversements, les grandes phases de votre conflit. Les principaux rôles sont distribués. Deux à dix pages de résumé suffisent.
  • Le synopsis « vue d’hélicoptère » (aussi appelé « scène à scène » ou « chapitre par chapitre ») pousse le travail de construction beaucoup plus loin. Il intègre dans votre résumé la manière dont vous allez développer ou résumer certaines situations, et le point de vue de quel(s) personnage(s) vous allez utiliser. Une vingtaine de pages semble nécessaire (pour un roman de 200 pages).

(Pour les lecteurs écolos, je veux bien admettre le synopsis « vue de deltaplane ».)

CONTENU

Que trouve-t-on dans un synopsis ?

  • Les grandes lignes de caractérisation et d’évolution de vos personnages principaux (deux à cinq personnages pour un roman de 200 pages).
  • La structure globale de votre roman (souvent divisée en trois, quatre ou cinq actes, selon les écoles). Souvent, la structure d’une histoire singulière recoupe un genre ou un type d’histoire. Un genre ou un type d’histoire a été poli par le temps, et recèle une ou plusieurs émotions ancestrales. Le lecteur de votre synopsis doit avoir une idée très claire du type de récit que vous proposez (atmosphère, trajectoire des personnages, sujet).
  • Les principales péripéties de votre roman : 1) les principales actions entreprises par votre protagoniste ; 2) les principaux évènements et obstacles (antagonisme/relationnel) qui vont bousculer votre protagoniste, 3) les principaux questionnements/dilemmes/révélations/réactions de votre protagoniste.

Je n’en dirais pas plus. Écrire un bon synopsis suppose de connaître les bases dramatiques. Vous expliquer dans le détail tout ce que doit contenir un synopsis reviendrait à développer la manière dont on construit une histoire. Et cela prendrait une cinquantaine de pages.

Et puisqu’un exemple vaut mieux que cinquante pages…

Gaëtan est enfin arrivé là où il voulait : il vient d’être embauché comme directeur développement chez Pralliance, société leader dans le tourisme de luxe (évènement + caractérisation du protagoniste). Ce poste, il l’a eu grâce à de nombreux coups tordus et sacrifices (caractérisation du passé du protagoniste/défaut). C’est d’ailleurs pour cela que son couple bat de l’aile, il le sait (caractérisation des relations du protagoniste). Mais maintenant tout ira mieux (réaction interne du protagoniste).
Lors de son arrivée dans les locaux de Pralliance, le D.G. lui présente son équipe. Surprise : Fabrice, son ami d’enfance, fait partie de ses subordonnés (évènement/entrée de l’antagoniste). Le soir même, Gaëtan invite Fabrice à boire un verre, puis à dîner chez lui, avec Sylvia son épouse et ses deux enfants (actions du protagoniste). La soirée est joyeuse, (évènement/ caractérisation des relations du protagoniste) Gaëtan a l’impression de retrouver son épouse, et une âme sœur en la personne de Fabrice (réaction interne du protagoniste).
Rapidement, Gaëtan apprend par un collègue que Fabrice convoitait son poste depuis longtemps. Celui-ci aurait été furieux de ne pas avoir été nommé (révélation d’un futur problème/conflit). Pourquoi Fabrice ne lui en a-t-il pas parlé (questionnement du protagoniste) ?

ET LE CONTENU DU « SCÈNE À SCÈNE » ?

  • Comme dit plus haut, le « scène à scène » oblige à poser la question du rythme du récit et du narrateur/point de vue (la couche intermédiaire) dès la phase de construction. Dois-je créer une scène ? Dois-je résumer ? Dois-je faire une ellipse ? La pensée de quel personnage va-t-on suivre dans ce chapitre ?
  • Mieux, le « scène à scène », par définition, vous oblige à utiliser des détails dramatiques. Certains d’entre eux deviendront tellement significatifs qu’ils vous entraîneront au cœur de ce que vous voulez dire.
  • Prenons le premier paragraphe de l’exemple et transformons-le en écriture « scène à scène » :

Synopsis « vue d’avion » :

Gaëtan est enfin arrivé là où il voulait : il vient d’être embauché comme directeur développement chez Pralliance, société leader dans le tourisme de luxe. Ce poste, il l’a eu grâce à de nombreux coups tordus et sacrifices. C’est d’ailleurs pour cela que son couple bat de l’aile, il le sait. Mais maintenant tout ira mieux.

Synopsis « scène à scène » :

Gaëtan arrive un quart d’heure en avance devant l’immeuble rutilant de Pralliance. Il tourne au coin de la rue afin de patienter sans être vu. Il vérifie sa coiffure en se regardant dans le rétroviseur d’une voiture. Parfait. Puis il avale deux menthos. C’est le grand jour : son embauche en tant que directeur développement chez Pralliance, société leader dans le tourisme de luxe. Gaëtan vérifie sa messagerie. Aucun message d’encouragement de son épouse. Ça ne le touche guère. Ils sont devenus des étrangers.
Une femme en tailleur passe devant lui. La cinquantaine, très beau fessier. Elle parle toute seule dans ses écouteurs. Elle tourne au coin de la rue. Gaëtan s’en assure : oui, elle s’engage bien dans l’immeuble de Pralliance. Gaëtan se promet que celle-ci, il se la fera tôt ou tard. C’est d’ailleurs comme cela qu’il a gravi les échelons depuis 10 ans : il a toujours couché avec ses supérieures. Il se reprend : le supérieur, c’est lui maintenant.
Il est temps d’y aller. Il vérifie son nœud de cravate dans le rétroviseur, avale deux autres menthos et se met en marche. Son smartphone vibre. C’est son épouse qui lui souhaite une bonne prise de poste. Sa femme est formidable, se dit-il en passant la porte de Pralliance.
  • C’est plus long, plus précis, mais encore loin d’être écrit. Les informations sont mises en scène. Ici, les menthos peuvent signifier que Gaëtan a une peur panique d’avoir mauvaise haleine. Ce qui en dit long sur le personnage (c’est le principe du détail dramatique : en dire long sans rien dire.)

 

La rédaction du synopsis

  • Puisque votre synopsis est destiné à être lu, mettez-y les formes. Faites des phrases complètes mais non stylisées, enchaînez les phrases de manière cohérente. Dans l’idéal, un lecteur pourrait presque prendre du plaisir à lire un synopsis ; dans l’idéal, il doit se dire : punaise, j’ai envie d’en savoir plus !
  • Il s’agit de résumer. Si dans votre synopsis se trouvent décrit le crissement de l’herbe sèche sous les semelles du cambrioleur, ou le battement de cœur de l’amoureux, ce n’est pas assez résumé. S’il y a du dialogue, ce n’est pas assez résumé.
  • Mais il s’agit aussi d’être précis. Soyez spécifique sur les personnages, les lieux : nommez-les, décrivez-les brièvement.
  • Pour rédiger votre synopsis, aidez-vous de la forme du conte. Le conte va à l’essentiel, ne se perd pas dans les détails de mise en scène. Il se contente de proposer un enchaînement cohérent de péripéties et un résumé de l’état d’esprit du personnage à chaque péripétie.
  • L’écriture d’un synopsis est à la 3ème personne, simple, directe, au présent. Elle n’analyse pas mais pose des actions et des réactions.
  • Il existe un très bon outil de mesure pour écrire votre synopsis : le paragraphe. Chaque paragraphe doit former un tout et représente une étape dans la trajectoire de vos personnages. Dans chaque paragraphe :

– le récit doit avancer positivement ou négativement.
– le récit se concentre autour d’une ou deux péripéties majeures.
– le(s) personnage(s) doit avoir appris quelque chose sur lui, le monde ou l’antagoniste.

 

Pour conclure

  • Qui dit synopsis, dit construction de l’histoire. Qui dit construction de l’histoire, dit accumulation de matériau dramatique. Dès lors que vous commencez à raconter l’histoire, vous vous rendez compte qu’il faudra :
  1. Vous documenter. À quoi ressemble le hall d’une multinationale ? Comment se passe la prise de poste d’un haut dirigeant ? De quelle marque sont les tailleurs des cadres supérieures ? Et la forme des cravates ? Etc.
  2. Étoffer vos personnages. Parmi les coucheries passées de Gaëtan, y’en a-t-il une qui mérite d’être racontée ? La femme en tailleur, à quoi ressemble-t-elle ? Quel est son passé, son caractère ? En dehors du travail et de sa famille, qu’est-ce qui occupe Gaëtan ? Que prend-t-il au petit-déjeuner ? Sa femme, travaille-t-elle ? Où ? Gaëtan souhaiterait qu’elle ne travaille plus ? Etc.

Bien sûr, vous pouvez gérer tout cela en cours d’écriture. Mais, encore une fois, le synopsis sert justement à évacuer le maximum de questions de cet ordre. Profitez de la rédaction du synopsis pour étoffer vos personnages et vos lieux. Car la qualité d’un roman réside dans la valeur révélatrice de ses détails.

  • Pour conclure la conclusion.

Nous l’avons déjà dit : en soumettant votre synopsis, vous testez des hypothèses dramatiques auprès de lecteurs. Attention, les bêta lecteurs ne se valent pas tous. Déjà que certains sont loin d’être de bon conseil lorsqu’ils lisent un manuscrit finalisé… Alors un synopsis…

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